A l’occasion d’Halloween, voici quelques histoires à dormir debout
Le Sec-Iton
Saint Taurin arrivant au pays d’Evreux rencontra dans la forêt un pauvre homme qui lui demanda de le secourir.
– Viens mon frère, dit-il au mendiant, jusqu’à la rivière qui coule là-bas. Je t’y donnerai le baptême et tes maux seront guéris.
Arrivé au bord de l’eau, l’homme entra dans la rivière. Mais aussitôt les eaux se retirèrent. L’homme s’enfuit en ricanant. C’était le Gobelin*, monstre diabolique qui hante les sources et les cours d’eau dans le pays d’Evreux. Un jour Satan se présenta au moulin de Villalet et demanda au meunier de le faire passer sur l’autre rive. Le meunier refusa. Pour se venger Satan fit tarir la rivière et le meunier fut ruiné.
CARESMES, notes
Quand les parents veulent chasser les enfants du bord de l’eau, ils les menacent souvent du Gobelin.
La Bête d’Evreux
Des récits d’attaques de bêtes jalonnent l’histoire normande :
« Au moins deux cas sont connus, l’un dans la forêt de Cinglais (au-dessous de Caen) puis la forêt d’Évreux dans les années 1632-1634 et un autre dans l’Eure, dans les années 1710. Là, il ne s’agit pas de légendes, mais de faits biens réels : des gens se sont fait croquer. » Source : 76 Actu
En 1634 – Baron de Bellegarde et bailli d’Evreux, Gabriel de Clinchamp prend des mesures contre la Bête d’Evreux, sorte de loup-cervier anthropophage qui irait jusqu’à dévorer les enfants égarés dans la forêt d’Evreux. Après une messe donnée face à la représentation de sainte Agathe, au premier pilier de la nef de la cathédrale, les bourgeois et habitants des faubourgs s’arment de hallebardes, épées, bâtons et épieux.
Carnage d’un loup enragé à Tourneville (Eure) en 1768
Source : Arch. dép. Eure, III F 361, « Notes et remarques de MM. Les curés de la paroisse de Tourneville relevées par Roger Groménil, instituteur à Brosville ». Témoignage de Pierre Chemin, curé de Notre-Dame-de-Tourneville, cité par Jean-Pierre Suau, « Quelques histoires vraies de loups dans la région d’Évreux aux XVIIe et XVIIIe siècles, Connaissance de l’Eure, 10, décembre 1973, p. 12.
« Sur les six heures du soir, un vieux loup enragé est venu à Brosville, au hameau de Brofontaine, près l’église dudit lieu de Brosville, où il a trouvé proche de la maison d’un nommé Mathieu Delamare quatre petits enfants de différents âges. L’un d’eux l’ayant aperçu venir, autant qu’il pouvait être vu, dit aux autres : “ Sauvons-nous ! voilà venir une Bête ”. Il n’y en eut que deux d’entre eux qui se sauvèrent. Le loup se jeta sur la petite-fille de Jean Glutron, garde de Penette, la mordit au bras et la renversa par terre. Il se jeta sur l’autre qui était un garçon de cinq ans environ, fils dudit Mathieu Delamare, et l’emporta loin de la maison de deux portées de fusil, lui mangea ou plutôt lui déchira le visage, lui coupa les deux mains à l’exception du pouce de la main gauche. Après l’avoir laissé, il fut mordre le chien d’un nommé Leconte du même hameau. Ce malheureux homme, ayant entendu gouspiller son chien, sortit avec sa chandelle. Le loup se jeta sur lui, le mordit au bras et le traîna hors de la barrière. Sa fille aînée, âgée d’environ vingt ans, vint à son secours ; le loup quitte le pauvre homme et se jette sur elle, lui dévora la main et les joues jusqu’au point que les chairs étaient pendantes… »
Le Double soleil
Le 13 juillet 1825 – Un phénomène météorologique de parhélie laisse de nombreux Ebroïciens perplexes ou inquiets. Un parhélie, également appelé « faux soleil », « soleil double », « œil de bouc » ou « chiens du soleil », est un phénomène optique, lié à celui du halo solaire, consistant en l’apparition de deux répliques de l’image du soleil, placées horizontalement de part et d’autre de celui-ci.
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