L’Iton « Rivière folle, source de vie »
Rivière de 120 km, l’Iton, rivière qui coule à Evreux, prend sa source dans l’Orne et se jette dans l’Eure à Acquigny (20 km au nord d’Évreux)
Dotée d’un cours sinueux, la rivière folle est souterraine sur une distance de 8 km (particularité géologique appelée Sec Iton).
L’Iton a toujours joué un rôle économique et social important. Partout et en tout temps, la rivière a été détournée et exploitée : l’aqueduc romain, les fossés de défense médiévale à Evreux, le Canal de la Reine Jeanne, les industries d’Evreux (moulins, le flottage de bois pour la construction de navire pour la marine royale, drapiers et foulons, tanneurs, bouchers et bourreaux).
A Evreux, les nombreux bras de l’Iton et ses canaux, tel celui de la Reine Jeanne reliant Navarre au centre ville, ont toujours représenté une source d’énergie capitale avant l’invention de la machine à vapeur, d’où l’omniprésence des moulins et lavoirs dans la cité, faisant l’objet de multiples règlements afin d’en délimiter l’accès et l’usage.
Évreux fut même surnommée à la ville aux cent ponts
Près de 300 ont pu être dénombrés.
Aujourd’hui rares sont les villes qui peuvent s’enorgueillir de posséder un cours d’eau au cœur de la ville. La découverte de l’Iton au pied du Beffroi, invite à la promenade et met en valeur les monuments remarquables, de la place de l’hôtel de ville jusqu’à la cité épiscopale, le long du rempart gallo-romain.
Les moulins
Dès le 13e siècle, la présence de nombreux moulins est attestée, comme celle du moulin d’Harrouard, placé sous l’autorité de l’abbaye Saint-Taurin jusqu’au 15e siècle. La plupart était destinée à moudre le blé, mais certains avaient une utilisation plus « industrielle » : le moulin du Trou Béchet était une scierie mécanique, celui de la Rochette une tannerie.
Au XIXe siècle, beaucoup furent transformés pour devenir des établissements industriels, comme par exemple le moulin Vigor qui, de moulin à blé, devint une foulerie de drap, puis une filature ( les Tissages Saint-Pierre) avant d’accueillir depuis les années 1990 l’Espace Saint-Léger. De même, le moulin de Navarre, construit en 1841 sur l’ancien domaine des comtes d’Évreux, fut-il une filature de coton avant d’être affecté à moudre le blé. La force hydraulique y fut remplacée dès 1893 par une turbine électrique. Aujourd’hui le Moulin de Navarre est entretenu par une association de passionnés.
Les lavoirs
De nombreux lavoirs, publics et privés, jalonnent les bords de l’Iton. Les propriétaires donnant directement sur la rivière n’hésitaient pas à en monnayer l’accès. Au 19e s., la Municipalité fit édifier de nombreux lavoirs publics dans le centre et en périphérie : Pré-Margot (1880), rue de la Rochette (1895), route de Breteuil (1899). Endommagés pendant la 2e guerre mondiale, reconstruits dans les années 50, ils n’ont pu résister à l’arrivée des lave-linges. Certains subsistent encore, et sont visibles depuis les ponts des rues du Pont-de-Fer, du Docteur-Guindey, Dubais, du Président-Huet… et entre les rues du 7è-Chasseurs et Saint-Sauveur.